Une activité physique pratiquée régulièrement augmente l’espérance de vie à tout âge
Des chercheurs anglais ont mené une étude démontrant qu’il n’est jamais trop tard pour profiter des bienfaits de l’exercice physique quant au risque de décès par maladies cardiovasculaires ou cancer. Ainsi, peu importe l’âge ou l’état de santé, les personnes qui commencent à bouger et celles qui le font plus intensément au fil du temps gagnent en espérance de vie.

Par Santé Magazine – Publié le 1er juillet 2019
Les bénéfices pour la santé de l’activité physique sont bien documentés, quels que soient l’âge et le sexe. Des chercheurs de l’université de Cambridge démontrent une nouvelle fois en quoi ses effets sont bénéfiques sur l’organisme, pour des pratiquants d’âge moyen réguliers mais aussi pour ceux qui commencent à se lancer. Leur étude affirme en effet que le fait de rester actif physiquement ou de devenir plus actif entre l’âge moyen et le troisième âge est associé à un risque de décès plus faible, quels que soient le niveau sportif ou l’état de santé. Et précise que 46 % des décès liés à la sédentarité seraient évités si la population pratiquait 150 minutes d’activité physique d’intensité modérée par semaine.
Des études antérieures ont déjà établi un lien entre une activité physique régulière et une réduction du risque de décès, notamment par maladies cardiovasculaires et certains cancers. Mais peu d’études ont examiné la relation entre les changements d’activité physique au fil du temps et le risque de décès ultérieur. Afin de combler cette lacune, les chercheurs ont analysé les liens entre des fluctuations du niveau d’activité physique sur le long terme et le risque de décès toutes causes confondues, par cancer et maladies cardiovasculaires. Ils ont pour cela utilisé les données de 14 599 hommes et femmes âgés de 40 à 79 ans, issus d’une étude européenne appelée « EPIC-Norfolk » et recrutés entre 1993 et 1997.
Des bénéfices même pour les personnes qui étaient sédentaires
Leur santé a été évaluée au début de l’étude, puis trois autres fois, et les analyses comprenaient leur niveau d’activité physique globale. C’est-à-dire pendant le travail (assis ou debout, physique…) que pendant les loisirs. Au cours de la période à l’étude, 3 148 décès ont été signalés dont 950 par maladie cardiovasculaire et 1 091 décès par cancer. Après avoir contrôlé le niveau d’activité physique et d’autres facteurs de risque tels que l’alimentation, le poids, les antécédents médicaux, la tension artérielle et le taux de cholestérol, les chercheurs ont constaté qu’un bon niveau d’activité physique et une augmentation de celle-ci au fil du temps sont associés à un risque de décès plus faible.
En effet, une augmentation du niveau d’activité physique au cours des cinq années suivantes qui permettrait à la personne d’atteindre les recommandations minimales dans ce domaine permettrait selon les chercheurs de réduire le risque de décès par toutes causes de 24%, le risque de décès par maladies cardiovasculaires de 29% et par cancer de 11%. Les résultats étaient similaires chez les participants avec et sans antécédents de maladie cardiovasculaire et de cancer. De plus, par rapport aux personnes constamment sédentaires, les personnes qui devenues plus actives au fil du temps présentaient un risque moins élevé de décès toutes causes confondues, quel que soit leur niveau d’activité physique passé.
Maintenir l’activité physique peu importe l’âge
Mais les avantages étaient encore plus importants pour les personnes ayant déjà une activité physique importante et qui sont devenues encore plus actives au fil du temps, avec un risque de mortalité réduit de 42%. « Ces résultats sont encourageants, en particulier pour les adultes d’âge moyen et plus âgés atteints d’une maladie cardiovasculaire et d’un cancer, qui peuvent encore gagner en longévité en devenant plus actifs », écrivent les chercheurs. Face à ces conclusions, ces derniers recommandent à la population de respecter les recommandations minimales en matières d’activité physique, soit 150 minutes d’activité d’endurance d’intensité modérée par semaine selon l’OMS.
Outre le fait de suivre cette bonne habitude, les chercheurs souhaitent que les organismes de santé publique mettent en place des mesures empêchant une baisse du niveau d’activité physique entre le milieu et la fin de vie. Pour les personnes âgées de 65 ans ou plus, l’activité physique permet d’améliorer l’endurance cardiorespiratoire, l’état musculaire et osseux, de réduire le risque de maladies non transmissibles, de dépression et de détérioration de la fonction cognitive selon l’OMS qui recommande le même niveau d’activité physique que pour la tranche d’âge des 18 à 64 ans. Celle-ci englobe les loisirs, déplacements (marche ou le vélo), les tâches ménagères, les activités ludiques et les sports.