Fitness : plonger à l’eau pour sécher

Fitness : plonger à l’eau pour sécher

Sollicitant autant le bas du corps que le haut du corps, nager favorise la définition musculaire. (J. Prevost/L’Equipe)

 

Aller à la piscine est un moyen de perdre de la graisse rapidement avec plein d’autres avantages. Explications.


L’été est là, c’est le moment de se mettre à la piscine. Même si chaque forme d’exercice aérobique a ses points forts, les sports aquatiques ont des avantages particuliers quand on cherche à maigrir.

Dans l’eau, le corps est quelque peu libéré des contraintes de la gravité. On y pèse que 70 % de notre poids, rendant le sport dans l’eau idéal pour les personnes en surpoids ou avec des troubles osseux.

Le fait de rentrer et de sortir la tête de l’eau force à se concentrer sur la respiration, trop souvent négligée chez les débutants, voire même au niveau intermédiaire. Si celle-ci est bien gérée, elle permet de fournir un plus grand effort physique, en alimentant le corps en oxygène.

Faire du sport dans l’eau a de nombreux avantages, surtout pour retrouver la forme en peu de temps ou pour la développer. « On fait travailler tous ses muscles, ce qui fait brûler un grand nombre de calories », explique Olivier Pierre, professeur de natation et gérant du groupe Sport Soluce. Cette entreprise est spécialisée dans la formation et la mise à disposition des maîtres-nageurs.

Brûler beaucoup de calories

On perd de la graisse quand on brûle plus de calories qu’on consomme. Nager peut faire brûler entre 300 et 600 calories par heure, selon la taille, le poids et le métabolisme de chacun.

Lorsqu’il se déplace dans l’eau, le corps est face à une résistance constante. Non seulement les muscles travaillent, mais le système cardiovasculaire également. Il est donc entièrement sollicité. Cela demande beaucoup d’effort, donc une dépense énergétique importante.

C’est idéal pour les débutants, qui n’ont pas forcément de proprioception développée. Cette qualité permet de contrôler les différentes parties de son corps, notamment dans le maintien d’équilibre.

« Les personnes qui n’ont pas l’habitude de faire beaucoup de sport peuvent plus se dépenser qu’en beaucoup d’autres sports terrestres, car dans l’eau il y a peu de choc sur les articulations », indique Olivier Pierre.

Peu de risques de blessures

Comme les muscles, les articulations se renforcent avec l’entraînement sportif. S’entraîner de manière trop intense en course à pied ou en musculation, par exemple, avant que les articulations soient assez fortes peut entraîner des blessures.

Contrairement aux déchirures musculaires, qui demandent environ 6 semaines d’arrêt, les blessures articulaires peuvent prendre plusieurs mois à guérir.

Le sport dans l’eau réduit aussi les risques de blessures au dos. La position horizontale adoptée pour nager pour rectifier les mauvaises postures souvent prises lorsque l’on passe des heures devant un ordinateur.

S’adapte n’importe quel niveau

Pour faire des longueurs de manière efficace, il faut avoir des notions de natation. Il existe, cependant, un large panel de cours collectifs permettant de se dépenser sans avoir besoin de savoir nager.

Aquagym, aquabike, aqua-zumba… La musique et la motivation du professeur poussent les participants à se dépenser au maximum. « Il y a généralement des cours à plusieurs niveaux, ce qui permet à chacun d’avancer à son rythme », précise Olivier Pierre.

L’avantage de la natation est qu’elle permet aussi de développer des performances sportives. Autre option pour brûler un maximum de calories : le « palming », qui consiste à faire des longueurs avec une paire de palmes et une planche dans les mains.

Sculpter son corps

Perdre du gras tout en travaillant ses muscles, comme dans les sports aquatiques, donne l’aspect sculpté au corps.

Alors que la course et pied et le vélo sollicitent davantage le bas du corps, la natation recrute autant les muscles du haut du corps et du tronc. Les dorsaux et les bras sont particulièrement sollicités. Le développement de ces muscles est flagrant chez les nageurs professionnels.

Les activités qui brûlent beaucoup de calories favorisent la perte de graisse abdominale (Mantey/L’Equipe)

Les différents cours, ainsi que les différents styles de nage, permettent aussi de de cibler les zones qu’on souhaite travailler. L’aquagym et l’aquabike, par exemple, ciblent davantage le bas du corps.

Un massage « drainant »

Des facteurs hormonaux ou de mode de vie peuvent réduire l’efficacité de la circulation du sang. Des liquides peuvent alors s’accumuler dans l’organisme, entraînant des gonflements.

Être dans l’eau est une forme de massage « drainant », rendant la définition musculaire plus apparente en faisant circuler le liquide lymphatique dans le corps.

Sensation de bien-être

L’activité physique en général réduit le stress et booste la sensation de bien-être. Une étude britannique, conduite par des chercheurs de Mindlab International, a démontré en 2014 que nager augmentait la sensation de positivité de 35 %.

Quelques longueurs pourraient suffire pour commencer à ressentir une sensation de plaisir. Les scientifiques ont aussi noté une amélioration du sommeil des participants de 60 % au cours des quatre semaines d’étude.

Liées à une bonne alimentation, une ou deux séances de piscine par semaine de 40 minutes est un bon début pour commencer à ressentir ses bienfaits. Perte de gras, tonification musculaire et plaisir… L’odeur du chlore et le bonnet en caoutchouc valent le coup.

La pilule pour se débarrasser de la graisse abdominale sans exercice

La pilule pour se débarrasser de la graisse abdominale sans exercice

Des chercheurs danois ont identifié une molécule, l’interleukine-6, qui brûle les graisses abdominales pendant l’exercice physique. les scientifiques veulent désormais tenter de l’injecter afin de savoir si elle permet de brûler les graisses au repos.

Après le foie Gras, la dinde et la bûche, vous tremblez à l’idée de monter sur la balance ? Bonne nouvelle : des scientifiques de l’Université de Copenhague (Danemark) ont peut être trouvé le moyen de compenser vos excès sans forcément vous abonner salles de sport.

L’interleukine-6 liée à la combustion des graisses

L’interleukine-6 est une molécule (une cytokine) impliqué dans le fonctionnement du système immunitaire. Les scientifiques danois ont observé une augmentation des taux d’interleukine lors d’un effort physique associée à un processus de combustion des graisses.

Ils ont ensuite comparé les effets de la pratique régulière d’exercice physique entre deux groupes d’individus en état d’obésité (avec un IMC supérieur ou égal à 30) :

  • Le premier groupe a reçu un traitement bloquant la production d’’interleukine-6 (le tocilizumab, approuvé pour le traitement de la polyarthrite rhumatoïde) au cours d’un exercice ;
  • Le second groupe de personnes ne s’est quant à lui pas vu administrer ce produit inhibiteur mais un placebo.

Au bout de 12 semaines, ils ont découvert que le groupe dont la production d’interleukine-6 n’avait pas été freinée perdait en moyenne 8 % de graisse localisée autour du ventre alors que celui avait été traité avec cet inhibiteur augmentait (en moyenne) son taux de graisse (-140 g versus + 136 g).

L’interleukine-6, la clé d’un exercice physique efficace

Ces résultats révèlent que non seulement que l’interleukine-6 pourrait permettre la combustion des graisses mais aussi qu’elle se révèle indispensable à rendre l’exercice physique efficace (à activer le métabolisme lipidiques et le combustion des graisses) en tout cas pour ce qui des individus obèses. En effet, les effets bénéfiques du sport ont été supprimés chez les sujets traités par le tocilizumab (qui bloque l’interleukine-6) : Le traitement par tocilizumab a augmenté les taux de graisses et de cholestérol, quelle que soit l’activité physique.

Ce graphique montre que dans l’obésité abdominale, la perte de graisses viscérales par l’exercice nécessite la signalisation du récepteur IL-6.

Une telle découverte ne doit pas encourager à rester sur son canapé

Mais les chercheurs soulignent que leur découverte n’était pas une excuse pour que les gens restent assis à attendre cette injection miracle. Au contraire, la chercheuse Wedell-Neergaard affirme qu’ils viennent de confirmer “qu’un entraînement régulier réduit la masse adipeuse abdominale et, potentiellement, le risque de développer des maladies“.

Les scientifiques pensent que l’interleukine-6 régule le métabolisme énergétique : “Elle stimulerait la dégradation des graisses chez les personnes en bonne santé et serait libérée par le muscle squelettique pendant l’exercice” toujours selon la scientifique.

Une piste prometteuse qui reste à confirmer

Mais comme le souligne le Docteur Wedell-Neergaard, l’interleukine-6 peut avoir des effets opposés sur l’inflammation, selon le contexte. Ainsi, l’IL-6 contribue aux gonflements douloureux des patients atteints de ce rhumatisme inflammatoire. De plus, des élévations chroniques de l’interleukine-6 sont observées chez les patients atteints d’obésité grave, de diabète de type 2 et de maladie cardiovasculaire. “Les effets de la molécule sur les cellules immunitaires et les cellules musculaires sont très différent. Par conséquent, l’interleukine-6 peut agir différemment chez les personnes en bonne santé et les personnes malades“, explique Wedell-Neergaard. Dans leurs prochaines études, les chercheurs examineront l’effet des injections d’interleukine-6 afin de savoir si elles peuvent réduire seules la graisse viscérale.

Sources :

Exercise-Induced Changes in Visceral Adipose Tissue Mass Are Regulated by IL-6 Signaling: A Randomized Controlled Trial – Anne-Sophie Wedell-Neergaard et al. – Cell Metabolism – December 27, 2018 (accessible en ligne)