Tout savoir sur les effets des protéines sur le corps des sportifs

Tout savoir sur les effets des protéines sur le corps des sportifs

Les protéines constituent un apport de base crucial lorsqu'il s'agit de faire des efforts physiques. (DR)

Les protéines constituent un apport de base crucial lorsqu’il s’agit de faire des efforts physiques. (DR)

Les protéines constituent un apport de base crucial lorsqu’il s’agit de faire des efforts et de maintenir une activité physique stable. Au cours de cet article, nous allons donc voir en quoi ces dernières sont importantes pour l’organisme des sportifs.

https://www.lequipe.fr/Coaching/Bien-etre/Actualites/Tout-savoir-sur-les-effets-des-proteines-sur-le-corps-des-sportifs/1285579

Qu’est-ce que les protéines au juste ?

Les protéines entrent dans la catégorie de ce que l’on appelle les macronutriments et sont considérées comme très importantes pour la structure même de la cellule musculaire. Elles sont prépondérantes lorsque l’on parle de prise de masse musculaire et si l’on aborde l’effort sous l’angle de l’endurance plutôt que de l’intensité, elles représentent une véritable base nutritionnelle qui va permettre l’effort ainsi que la récupération une fois celui-ci terminé (notamment pour ce qui est de la réparation des tissus endommagés au cours de l’effort physique consenti).

Les éléments de base des protéines sont les acides aminés. Ces derniers entrent directement dans la composition des protéines musculaires en plus d’avoir un rôle d’apport purement énergétique pour la réalisation des tâches et des exercices. Un bon apport en protéines est donc crucial non seulement pendant l’effort en lui-même, mais aussi après, puisqu’elles vont alors contribuer à ce que l’on appelle couramment « la reconstruction musculaire ».

Par ailleurs, et l’on oublie souvent de le préciser, les protéines ne sont pas seulement cruciales pour le bon fonctionnement de nos muscles, elles sont également primordiales s’agissant du squelette et de l’ossature. Il est important de noter que pour optimiser le rendement des protéines, il est aussi très important de consommer du glucose, car cela va permettre d’améliorer la production d’insuline.

L'oeuf est considéré comme l'un des aliments les plus riches pour les sportifs. (DR.)

L’œuf est considéré comme l’un des aliments les plus riches pour les sportifs. (DR.)

Ce qu’il faut savoir sur les protéines

Les protéines représentent environ 15 % à 17 % de notre poids, sur la base d’une corpulence moyenne. En fonction de votre activité physique et aussi de vos objectifs, il est important de bien se renseigner sur les apports protéiniques que votre corps va vous réclamer. Pour vous donner une échelle, voici quelques chiffres intéressant à prendre en compte :

– si vous êtes un sportif ou sportive occasionnel, qui se cantonne à des activités plus ou moins régulières mais pas forcément très soutenues ni très intenses, alors on considère que vous devrez envisager un apport d’environ 1 g à 1,2 g de protéines par kg de votre poids corporel.

– si votre pratique est très régulière et que vous avez tendance à pousser votre organisme dans des retranchements plus extrêmes, alors une consommation de 1,2 à 1,4 g de protéines par kg de votre poids corporel et par jour sera conseillée.

– enfin, si vous avez le rythme d’un véritable sportif dit de haut niveau, c’est-à-dire que vous poussez votre corps dans le « rouge » de manière quotidienne (voire plusieurs fois par jour), au cours de séance d’entraînements très intenses et parfois au long cours, il est préconisé de consommer entre 1,5 et 1,7 g de protéines par kg de poids corporel et par jour pour faire face aux dépenses de l’organisme et à la violence des efforts consentis.

Pour finir, nous aimerions insister sur le fait qu’il n’est pas forcément nécessaire de faire appel à des apports « externes » en protéines, tel que des suppléments protéinés, poudres ou produits concentrés, qui sont le plus souvent destinés aux sportifs de haut niveau. D’une manière générale, pour peu que vous vous soumettiez à un régime alimentaire varié en adéquation avec les efforts que vous projetez de réaliser, alors la nourriture en tant que telle, si elle est correctement équilibrée et suffisamment variée, parviendra parfaitement à couvrir vos besoins journaliers en protéines.

Source : StarOfService

La supplémentation du sportif : quelle est la balance risque / bénéfice ?

La supplémentation du sportif : quelle est la balance risque / bénéfice ?


La crise sanitaire a permis a beaucoup d’individus de prendre conscience de leur mode de vie : sommeil, alimentation, activité physique.

L’idée d’une activité physique qui redessine le corps tout en permettant de se défouler et alléger la charge mentale d’une routine sans fin est très séduisante mais de nombreux sportifs s’adonnent à  une prise de compléments afin d’augmenter les bénéfices des séances et obtenir des résultats visibles et de manière rapide.

Supplémentation du sportif : bonne ou mauvaise idée ? 

Avant toute chose, l’effet recherché est d’obtenir un bénéfice, tant sur le plan physique que mental. Mais alors : Quelle supplémentation choisir ? 

La première question a se poser est déjà de savoir si le corps est en manque d’un élément que vous souhaitez lui apporter. Si la réponse est oui, la supplémentation n’est pas un problème, en revanche si la réponse cette fois ci est non, vous risquez de provoquer une surcharge dans votre organisme et d’avoir des effets secondaires plus ou moins marqués. 

Bon nombre de sportifs adaptent leur alimentation : apport plus conséquent en eau, en minéraux et en protéines. Le corps change, commence à se sculpter et donne certaines fois envie d’avoir des résultats encore plus probants après les séances. C’est précisément là que les compléments interviennent : vendus en salle de sport, en boutiques spécialisées ou même sur internet, ces produits sont devenus la clé de voûte de l’entraînement pour beaucoup d’individus.

La consommation au début est régulée et occasionnelle puis devient par la suite plus importante et sur des périodes plus longues. Le sportif peut dans certains cas arriver a se convaincre que c’est par le biais de ces produits et non par l’activité en elle-même qu’apparaissent les résultats rapides de sa nouvelle apparence physique ainsi que l’amélioration de ses performances.

Ces derniers apportent en effet des résultats probants sur la musculature dans un laps de temps minime mais ne sont hélas pas sans danger en fonction du métabolisme qui le reçoit.

Le consommateur va avoir tendance à augmenter les doses et voir l’apparition d’effets nocifs sur son corps. Attention a l’effet de surcharge : une trop grosse quantité de protéine a métaboliser peut mettre le système digestif à rude épreuve, mais pas que.

Lorsque le corps se retrouve en surplus ou ne tolère plus cette supplémentation, il commence à s’exprimer : discrètement au début et de manière beaucoup marquée par la suite afin d’alerter sur son état avec l’apparition de :

  • Douleur tendineuses
  • Ballonnements
  • Fatigue en fin de journée
  • Sommeil agité
  • Irritabilité
  • Et même dans certains cas : modification de certains marqueurs hépatiques et/ou hormonaux.

De plus, Il n’est pas évident d’arrêter cette consommation : tout d’abord le sportif voit cette supplémentation comme faisant partie intégrante de son entraînement et d’un côté il a raison : résultat physique, récupération, gain de force etc… mais surtout le corps étant habitué à  recevoir ses produits va se voir fondre à vue d’œil à l’arrêt.

Cette perspective est donc peu encourageante pour le consommateur qui souhaiterait arrêter. L’envie et/ou la consigne de limiter voir interrompre cette prise de produits après autant d’heures passées à la salle pour obtenir son « corps parfait » est parfois recommandé voir inéluctable.

Si votre corps ne supporte pas ces substances chimiques et peine à les filtrer n’oubliez pas que vous pouvez vous tourner vers d’autres alternatives, cette fois-ci  naturelles : spiruline, fenugrec, oméga 3 en fonction des résultats recherchés et de vos besoins.

Il est par conséquent utile et recommandé avant de débuter une nouvelle activité physique d’en parler auprès d’un professionnel de santé et/ou préparateur physique afin de dessiner les différents contours et adapter au mieux votre pratique physique a vos besoins :  (nombres de séances par semaines, équipement adapté, régime alimentaire, et bilan sanguin si le patient manifeste l’envie de se supplémenter avec les produits comme BCAA, Créatine etc…) 

Il n’est pas question ici de voir les compléments du sportif comme une opposition AMI/ENNEMI mais plutôt de mettre en garde sur l’éventuelle balance BENEFICE/RISQUE et sensibiliser afin de comprendre que ces ajustements se font au cas par cas. Gardons en tête que deux personnes possèdent des métabolismes bien distincts et que par conséquent, les deux ne vont pas réagir de la même manière.

Rappelons nous la citation du célèbre Médecin Alchimiste Paracelse et fondateur de la Toxicologie : « Tout est poison, rien n’est poison : c’est la dose qui fait le poison ».

Enfin, toute symptomatologie inhabituelle ou d’apparition brutale est tenue d’être explorée médicalement et ne saurait se passer de l’avis de votre médecin.  

Constance Jego Ostéopathe D.O.

Et Directrice Thérapeutique de la fondation iMAN

Après le sport, la bière permet-elle de se réhydrater ?

Après le sport, la bière permet-elle de se réhydrater ?

La bière obtient-elle la palme d'or des boissons régénérantes ? (D.R)

La bière obtient-elle la palme d’or des boissons régénérantes ? (D.R)

Tordons le cou aux idées reçues. Aujourd’hui, on s’attaque à un mythe qui a la peau dure : la bière et ses prétendus effets bénéfiques sur la récupération.


« Allez, une bonne bière pour la récupération ». Quel sportif n’a jamais prononcé, ni entendu cette phrase ? On prête souvent à la bière, très prisée en troisième mi-temps, des vertus de boisson favorisant la réhydratation. Et pas seulement dans le monde amateur (voir lien ci-dessous).

D’où vient cette croyance ? Peut-être de la légende selon laquelle le Tchécoslovaque Emil Zátopek, quadruple champion olympique (sur 10 000 mètres en 1948, sur 5 000, 10 000 et marathon en 1952), était un fervent amateur de bière. Mais surtout, est-elle crédible ?

D’après le Docteur Eve Tiollier du Département de la Recherche de l’Insep, c’est un fantasme : « la bière ne réhydrate absolument pas ! Le déficit hydrique est exactement le même une fois qu’on l’a bue. On n’a rien récupéré, on produit de l’urine. De manière générale, l’alcool limite la resynthèse des fibres musculaires. »

Et pourquoi pas un chocolat chaud ?

Et pourquoi pas un chocolat chaud ?

Des propos corroborés par l’Institut de Recherche du Bien-être de la Médecine et du Sport santé (IRBMS), pour qui la bière « ne contient pas suffisamment de minéraux pour permettre une bonne réhydratation, majore le phénomène de déshydratation (volume uriné plus important que volume absorbé) et perturbe la récupération musculaire en diminuant l’efficacité du sommeil ». Le médecin du sport Walter Pagliano abonde en ce sens : « Toute boisson alcoolisée déshydrate, la bière n’est donc pas une boisson de récupération. Lors de l’effort, les principales pertes sont de l’eau, des glucides, du sel et des acides aminés (qui forment les protéines) : ce sont les éléments essentiels à la bonne fonction musculaire. »

Autant d’inconvénients dont l’importance varie selon la composition de la bière en question et qui – pas de panique ! – restent minimes si celle-ci est consommée avec modération. Une petite mousse après un match ou un entraînement n’a rien de dramatique… *

Mais pourquoi ne pas boire un chocolat ? « Le chocolat chaud ou froid peut être une excellente boisson de récupération parce qu’il contient tous les éléments qui y sont nécessaires (voir plus haut, ndlr), nous apprend le Dr Pagliano. En plus du calcium, qui est à la base de la solidité osseuse. »

* L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération

Est-il bon de jeûner ?

Est-il bon de jeûner ?


 

Notre corps est aujourd’hui habitué à être nourri de manière régulière. Pourtant, ça n’a pas toujours été le cas. Le jeûne existe depuis des milliers d’années et est souvent pratiqué par nécessité, quand la nourriture vient à manquer.

Il fait aujourd’hui de plus en plus d’adeptes auprès de personnes désireuses d’optimiser leur bien-être. Mais est-il vraiment bénéfique de jeûner ? Comment bien jeûner et quels sont les risques potentiels de cette pratique ?

Voici notre éclairage sur le sujet, rédigé avec le nutritionniste Anthony Berthou.

Les différents types de jeûne intermittent

Nous abordons uniquement ici le jeûne intermittent, qui consiste à alterner des périodes de jeûne plus ou moins longues et des périodes de prise alimentaire. Il s’oppose ainsi au jeûne strict pouvant durer plusieurs semaines, et que nous n’aborderons pas ici.

Il existe différentes manières de pratiquer le jeûne intermittent, que nous présentons ci-dessous. Pour chacune de ces méthodes, l’eau et les infusions sont autorisées. Le thé et le café peuvent également être consommés pour ceux qui ne peuvent pas s’en passer.

Le jeûne de 16h par jour

Le principe est assez simple, et beaucoup d’entre nous le font souvent sans le savoir : il s’agit de jeûner 16h par jour (en incluant la durée de sommeil) puis de manger pendant les 8h suivantes, sous la forme de 2 à 3 repas. Vous pouvez par exemple dîner le soir, dormir, puis jeûner jusqu’au déjeuner le lendemain.

Le jeûne de 24h

Il consiste simplement à jeûner pendant 24h. Une fois que vous avez terminé votre dîner, vous pouvez ainsi jeûner jusqu’au dîner suivant par exemple. Vous pouvez tout à fait vous caler sur le petit-déjeuner ou le dîner, tant que le jeûne dure 24h.

Vous pouvez opter pour cette méthode de manière occasionnelle selon vos envies, ou bien de manière plus régulière en pratiquant ce jeûne une fois par semaine par exemple.

Le jeûne 1 jour sur 2

Selon plusieurs études, ce jeûne serait la méthode la plus efficace pour la longévité. Certains résultats observés chez les souris montrent par exemple une augmentation de la durée de vie de 20%.

Ce jeûne est néanmoins difficile à tenir sur le long terme et nécessite une hygiène alimentaire stricte, il est donc peu adapté au mode de vie de l’Homme. Une solution alternative est de limiter l’apport calorique à 500 kcal par jour les jours de jeûne, plutôt que de jeûner totalement.

Le jeûne thérapeutique de 1 à 3 semaines

Ce jeûne, par ailleurs parfois appelé sanogenèse, s’étend sur une durée plus longue et est réalisé pour des raisons thérapeutiques, notamment dans le cadre de l’accompagnement du traitement contre le cancer ou de pathologies inflammatoires chroniques.

Il doit absolument être réalisé avec l’accompagnement et le contrôle de professionnels compétents dans ce domaine. Plusieurs cliniques sont spécialisées dans ce type de jeûne, notamment en Allemagne et en Suisse.

Des stages proposent également des jeûnes d’une certaine durée pour tous, mais il est nécessaire de bien se renseigner sur les professionnels encadrants et de bien prendre en compte toutes les précautions nécessaires avant de se lancer dans cette aventure.

Le jeûne quand on veut / quand on peut

C’est le jeûne le plus intuitif, qui consiste à écouter son corps, et à jeûner en fonction des sensations, après un repas trop copieux par exemple. Contrairement aux idées reçues, il n’est pas problématique de sauter un repas lorsque notre corps n’en ressent pas le besoin. Il est par ailleurs parfois préférable de jeûner pendant un repas plutôt que d’avaler un repas inadapté, comme un sandwich industriel bourré d’additifs et peu intéressant nutritionnellement.

Que se passe-t-il dans notre corps lorsque l’on jeûne ?

Au début du jeûne, le corps va utiliser les nutriments consommés au cours du dernier repas (et en particulier les glucides) pour nous apporter de l’énergie. Puis, une fois ces nutriments consommés, le foie va alors utiliser le glucose que nous avons stocké sous forme de glycogène afin de nourrir nos organes dits gluco-dépendants et en particulier le cerveau (voir notre article sur les glucides). Une partie de l’énergie va aussi être puisée dans les réserves de graisses. C’est la phase la plus délicate du jeûne où l’on peut ressentir de la fatigue, une faim importante, une baisse de la vigilance et des performances.

Pendant 2 à 3 jours, l’organisme va actionner progressivement un mécanisme d’urgence pour s’adapter à cette privation de glucose : la cétogenèse. À partir des graisses, notre foie va ainsi produire à partir de petites molécules, les cétones (ou corps cétoniques), qui vont représenter un carburant alternatif au glucose. Ces cétones vont alors alimenter notre corps en énergie, et notamment les organes dépendants du glucose comme le cerveau et les muscles. C’est l’utilisation de cette énergie alternative au glucose (sur laquelle repose également le régime cétogène) qui expliquerait un certain nombre de bienfaits du jeûne.

La période de mise en place de la cétogenèse, qui dure environ 2 à 3 jours, est généralement une étape où vous vous sentirez mieux et retrouverez de la vitalité. Cela est lié à la production des corps cétoniques, qui peut provoquer un effet euphorisant. Certains peuvent cependant mal réagir à cette étape du jeûne et ressentir une “crise d’acidose” pouvant provoquer nausées et migraines. Le corps produit beaucoup de déchets azotés pendant cette période, il est donc indispensable de boire davantage pour faciliter leur élimination (2L à 2,5L par jour).

Il est cependant nécessaire de prendre toutes les précautions nécessaires avant de réaliser un jeûne. En effet, en cas de jeûne, le corps va également puiser dans les protéines musculaires pour vous fournir de l’énergie. Cette situation est d’autant plus susceptible de se produire que le jeûne dure longtemps, et va alors entraîner une fonte musculaire. Le système immunitaire des personnes minces disposant de peu de réserves musculaires peut alors être affaibli et plus sujet aux infections, car le système immunitaire est un grand consommateur de protéines (les anticorps sont des protéines, et les cellules immunitaires sont constituées de protéines). Il est donc indispensable de consommer suffisamment de protéines pendant les périodes de prise alimentaire (au moins 1,2g de protéines / kg de poids corporel / jour, soit environ 90g pour une personne de 75kgs par exemple).

Les effets bénéfiques du jeûne

Nos organes digestifs sont énormément sollicités au quotidien. Ils sont souvent malmenés par une alimentation déséquilibrée ou trop riche. Il semble donc assez naturel de laisser de temps à autre un peu de répit à notre système digestif. De nombreux effets positifs du jeûne ont été mis en évidence à travers diverses études, même si des nuances doivent cependant être apportées (voir paragraphe suivant).

Amélioration de la sensibilité à l’insuline

Pratiquer le jeûne intermittent permet à l’organisme de sécréter moins d’insuline et d’améliorer ainsi la sensibilité à l’insuline (voir notre article sur les glucides). Le jeûne contribuerait donc à prévenir l’insulino-résistance ou à améliorer la gestion du diabète.

Cependant, chez les personnes souffrant de diabète, le jeûne intermittent est à réaliser avec l’accompagnement d’un professionnel de santé spécialisé. En effet, le jeûne peut entraîner des perturbations de la glycémie en dehors des repas, ce qui nécessite d’adapter le traitement proposé.

Réduction du stress oxydatif

Lors d’un jeûne, le stress oxydatif de notre organisme augmente légèrement (voir notre article sur les antioxydants) mais de manière transitoire. Il va en effet stimuler les capacités d’adaptation de notre organisme et renforcer sa protection via la production d’enzymes antioxydantes. Le fait de créer un léger stress oxydatif permet ainsi au corps de s’adapter et de produire davantage d’antioxydants.

Perte de poids chez les personnes obèses

Différentes études ont montré l’efficacité du jeûne intermittent chez les personnes obèses ou en surpoids. Ce sont avant tout la restriction calorique et la meilleure sensibilité à l’insuline provoquées par le jeûne qui favoriseraient cette perte de poids.

En revanche, le jeûne ne doit pas avoir pour objectif l’amincissement chez des personnes ayant une corpulence dite “normale”, chez qui il a montré peu d’efficacité dans tous les cas.

Meilleure santé cardiovasculaire

Plusieurs études mettent en évidence les bénéfices du jeûne sur la diminution du risque cardio-vasculaire, qui serait liée à une multitude de facteurs favorables à une bonne santé cardiaque (diminution de la graisse viscérale, réduction des niveaux de sodium, activation de la cétose, meilleure protection antioxydante endogène, diminution de l’inflammation de bas grade, etc.)

Protection contre les troubles neurodégénératifs

Le jeûne stimule la production de protéines neuro-protectrices, et favorise le nettoyage des molécules endommagées. Il semble ainsi protéger les neurones des troubles neurodégénératifs, notamment des maladies d’Alzheimer et de Parkinson. Il semble même protéger du vieillissement de manière plus globale.

Effets bénéfiques contre certaines formes de cancer

Certaines études réalisées sur des animaux montrent une réduction de la croissance et du nombre de cellules tumorales lorsque la chimiothérapie est réalisée en combinaison avec des cycles courts de jeûne pour certains types de cancers.

Le réseau NACRe (Réseau National Alimentation Cancer Recherche) indique cependant que le bénéfice de ce type de régime n‘a pour le moment pas été démontré chez l’Homme, la plupart des études ayant été menées sur des animaux.

Nettoyage et recyclage des cellules (autophagie)

La découverte du mécanisme d’autophagie a été récompensée par le prix Nobel de médecine, attribué au Pr Yoshinori Ohsumi en 2016. L’autophagie est un processus via lequel la cellule optimise le recyclage de ses composants pour faciliter sa survie lorsque l’énergie nécessaire à sa survie est insuffisante. De nouvelles cellules plus fonctionnelles vont ainsi pouvoir être générées pour remplacer celles qui ont été détruites.

L’absence d’apport de calories se produisant lors d’un jeûne prolongé va contribuer au déclenchement de ce processus biologique naturel protecteur qu’est l’autophagie.

Le jeûne, une solution miracle ?

Si de nombreuses études ont montré des effets bénéfiques du jeûne, un certain nombre de nuances doivent être apportées :

  • Tout d’abord, une grande majorité des études ont été réalisées sur des animaux et ne peuvent être transposées à l’Homme en tant que telles.
  • Par ailleurs, les réponses au jeûne semblent différer selon la prédisposition génétique et le type de jeûne pratiqué.
  • D’autre part, les bénéfices sont en grande partie dus à la restriction calorique.
  • Enfin, les résultats des études varient selon l’état nutritionnel préalable de la personne et selon sa corpulence.

Ainsi, les bénéfices liés à la pratique du jeûne dépendent d’une multitude de facteurs et ne peuvent pas être généralisés. La pratique du jeûne peut être risquée lorsqu’elle est réalisée dans de mauvaises conditions ou sur des personnes dont l’état de santé n’est pas adapté, et qu’il s’agit d’un jeûne prolongé.

Le jeûne est un sujet vaste et complexe qui nécessite encore de nombreuses études complémentaires à celles existantes. Il n’est pas une solution miracle et doit faire l’objet de multiples précautions.

Une solution intermédiaire plus facile à mettre en place et moins risquée que le jeûne total consiste à réduire ses apports en calories à 500 kcal / jour (réparties sur deux repas) de façon occasionnelle ou régulière (1 à 2 jours non successifs par semaine par exemple).

Comment pratiquer le jeûne intermittent ?

Si vous choisissez de vous tourner vers un jeûne intermittent, quelques précautions s’imposent :

1) Pensez à bien vous hydrater.

Buvez 2 à 2,5 litres par jour d’eau, de tisane ou de thé afin de faciliter l’élimination des déchets azotés.

 

2) Maintenez un apport en protéines satisfaisant.

Pendant les phases de prise alimentaire, veillez à maintenir un bon apport en protéines en privilégiant le poisson, la volaille et les protéines végétales.

3) Veillez à adopter une alimentation riche en aliments alcalinisants.

Privilégiez notamment les fruits et légumes, limitez le sel et les protéines animales (voir notre article sur l’équilibre acido-basique).

4) Ne vous lancez pas dans un jeûne en cas de contre-indication.

Dans les cas suivants, il est indispensable de se faire accompagner par un professionnel de santé spécialisé sur le sujet du jeûne : troubles du comportement alimentaire, insuffisance rénale ou hépatique, pathologies chroniques (diabète, cancer, maladie inflammatoire ou neurodégénérative), pathologies auto-immunes, susceptibilités aux infections, grossesse, etc.

Pour aller plus loin sur le sujet du jeûne, vous pouvez consulter l’article d’Anthony Berthou Est-il bon de jeûner ? Peut-on jeûner et faire du sport ?

Sources

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