Confinement : comment la naturopathie peut nous aider à retrouver un bon rythme ?

Confinement : comment la naturopathie peut nous aider à retrouver un bon rythme ?

 

 

Confinement : comment la naturopathie peut nous aider à retrouver un bon rythme ?

Thérapeutes magazine par Laurence Guillon* – publié en décembre 2020

*Naturopathe à Lille (Nord) et à Colombes (hauts de Seine)

https://therapeutesmagazine.com/confinement-comment-la-naturopathie-peut-nous-aider-a-retrouver-un-bon-rythme/

Parmi les soucis que certains d’entre nous rencontrent pendant le confinement il y a la difficulté à retrouver un rythme.

En effet les repères habituels ne sont plus là et c’est parfois compliqué de s’y retrouver avec parfois comme conséquences des addictions qui reviennent, une sensation de routine ou d’ennui, un sentiment de solitude, une sédentarité qui s’installe, des journées qui n’en finissent plus, un trop plein d’écrans ou encore des difficultés à trouver le sommeil.

La naturopathie qui comprend dix techniques dont trois sont majeures, l’alimentation, l’exercice physique et la gestion du stress et des émotions peut vous aider à retrouver un bon rythme.

Je vais tenter de vous livrer ci-dessous différentes astuces afin d’éviter les nombreux pièges et symptômes désagréables consécutifs à ces moments particuliers. Il est important de conserver le rythme habituel de journées cadencées par des temps de détente, de travail, d’exercices physiques, de repas et de sommeil.

Les rythme des repas

En temps normal, lorsque nous sommes soumis à un rythme de travail, nos repas sont pris à heures fixes et le risque est de désorganiser ces horaires sous prétexte que nous gérons nous-mêmes notre emploi du temps.

Si tel est le cas, cela peut occasionner différents troubles dont ceux cités ci-dessus ainsi qu’une fatigue chronique qui s’installe. Il est donc essentiel de conserver le rythme initial de 3 ou 4 repas par jour.

L’idéal serait pour gagner en énergie et respecter les rythmes biologiques de notre organisme de pratiquer la chrono-nutrition.

Il s’agit de consommer un petit déjeuner copieux gras et protéiné, un déjeuner dense assorti de légumes, protéines et glucides, une collation comprenant un fruit et des oléagineux et un diner léger comportant une protéine légère, des légumes et une huile de qualité.

Ainsi vous accompagnerez le rythme de sécrétions organiques des enzymes, acides aminés, vitamines, minéraux et oligo-éléments. Je vous renvoie pour cela à mon article sur la chrono-nutrition.

Le rythme du sommeil

Il est essentiel à respecter d’autant que nous venons récemment de passer à l’heure d’hiver.

Il est préférable de conserver les mêmes horaires habituels et de respecter au mieux nos rythmes biologiques notamment celui de la sécrétion de la mélatonine, hormone du sommeil. En effet la glande pinéale commence la synthèse de cette hormone vers 19 heures le soir.

Accompagner son rythme demande par conséquent à créer un climat apaisant et serein en fin de journée.

C’est-à-dire diminuer, voir arrêter les écrans dont la lumière bleue dit au corps qu’il fait jour et retarde ainsi la sécrétion de mélatonine, pratiquer des activités calmes, diminuer l’intensité de la lumière, écouter de la musique douce, ou encore échanger en famille. Tout ceci contribuera à conserver un sommeil de qualité.

Le rythme dans le travail

Hors périodes de confinement nous sommes soumis à des horaires de travail et à un rythme assez routinier.

Il est important de conserver un rythme cohérent et régulier tout en organisant des moments de pause, entre autres pour reposer nos yeux davantage sollicités par les écrans.

Les pauses sont également indispensables une fois par heure pour s’étirer et éviter de se retrouver trop longtemps dans des mauvaises postures ou gestes répétitifs qui pourraient conduire à certains symptômes douloureux.

C’est le moment par exemple d’étirer bras et jambes, de pratiquer des respirations par exemple avec la cohérence cardiaque, de faire quelques pas, d’aérer la pièce de travail, de reposer ses yeux ou encore de s’accorder une pause-café (avec modération) ou tisane.

Le rythme des moments de détente

Nous sommes autorisés à prendre une heure quotidienne pour aller marcher à l’extérieur.

Je vous suggère fortement d’utiliser ce temps pour aller marcher dans la nature, si bien sûr cela est possible pour vous dans les limites autorisées.

Le contact avec la nature est en effet régénérant, dynamisant et nous fait profiter d’ondes négatives propices à la détente.

C’est là encore l’occasion de respirer un air plus vivifiant. Si vous le pouvez alternez des moments de marche rapide et de marche méditative.

Rythmez aussi vos journées en alternant des moments de partage familial si vous avez la chance d’être en famille et si vous êtes seule offrez-vous des échanges par téléphone avec vos proches en ayant soin de privilégier le port du casque pour éviter de profiter les ondes nocives.

Il est essentiel de maintenir le lien humain pendant cette période et d’éviter ainsi le repli sur soi ou les risques d’états dépressifs et anxieux.

Vous pouvez également profiter des bienfaits de l’eau en prenant des bains relaxants en mélangeant à une huile végétale quelques gouttes d’huiles essentielles relaxantes comme la lavande vraie, le ravintsara ou encore le petit grain bigaradier.

Le rythme de l’exercice physique

Pratiquer de l’exercice physique permettra aussi de rythmer votre journée, surtout si cela a lieu en début de matinée.

En effet cela facilitera le recalage de l’horloge biologique et permettra le soir que la mélatonine hormone du sommeil soit synthétisée à la bonne période soit à partir de 19 h.

L’idéal en cette période de confinement serait de pratiquer au minimum trente minutes de marche rapide chaque jour.

La pratique régulière d’une activité physique évitera les prises de poids, on sait qu’en moyenne les français ont pris 2,5 kg lors du premier confinement, cela permettra une meilleure concentration dans les périodes de travail, un meilleur sommeil et une meilleure gestion du stress et des émotions.

Programme sport à la maison (n°7) : on travaille les jambes et les fessiers

Programme sport à la maison (n°7) : on travaille les jambes et les fessiers

Position intermédiaire en fente sautée alternée. (CoolTraining)

Position intermédiaire en fente sautée alternée. (CoolTraining)

Tout au long de ce confinement, sur 28 jours, suivez notre programme musculation de sport à la maison (une séance par jour, sauf le week-end). Objectif : perdre de la masse grasse et se tonifier chez soi sans matériel. Aujourd’hui ce sont les jambes et les fessiers qui vont chauffer.

https://www.lequipe.fr/Coaching/Sport-a-la-maison/Actualites/Programme-sport-a-la-maison-n-7-on-travaille-les-jambes-et-les-fessiers/1195475

Cette séance n°7 de « Sport à la maison » va mettre vos membres inférieurs à rude épreuve et le format 45s/15s va permettre de garder un cardio assez élevé durant toute la séance.

Vous pouvez comme à chaque fois adapter en 30 secondes de travail / 30 secondes de repos en fonction de votre niveau.

Fixez-vous un nombre de répétitions à faire pendant les 45 secondes, que vous devrez tenir à chaque tour !

 

Échauffement

1/ Mobilisation articulaire : Faire 10 cercles dans les deux sens avec les épaules, les poignets, le bassin, les genoux et les chevilles.

2/ Réaliser ensuite 2 fois : 10 squats + 10 fentes avant alternées + 10 fentes arrières alternées.

Réaliser 4 fois les 5 exercices avec 1 minute de repos entre chaque série

-45 secondes de squats / 15 secondes de repos.
-45 secondes de fentes avant alternées / 15 secondes de repos.
-45 secondes de fentes arrières alternées / 15 secondes de repos.
-45 secondes de chaise contre le mur / 15 secondes de repos.
-45 secondes de fentes sautées alternées / 15 secondes de repos.
-1 minute de repos.

Puis recommencez jusqu’à réaliser 4 tours.

Les squats

En position initiale debout, pieds écartés légèrement plus que largeur du bassin et talons bien fixés au sol, fléchissez les jambes autant que possible (l’idéal est de venir casser la parallèle en se retrouvant avec les hanches plus basses que le niveau des genoux). Remontez en expirant.

Faites attention à bien garder les talons au sol et ne pas vous retrouver sur la pointe des pieds. Bien contracter les abdominaux pendant l’exercice.

Simplification : Mettre une chaise derrière soi pour venir s’asseoir dessus.

Position de départ d'un squat. (CoolTraining)

Position de départ d’un squat. (CoolTraining)

Fléchir les jambes en gardant les talons collés au sol. (CoolTraining)

Fléchir les jambes en gardant les talons collés au sol. (CoolTraining)

Les fentes avants alternées

En position initiale debout, pieds écartés de la largeur du bassin, faire un grand pas en avant et venir poser un genou au sol et le pied avant avec le talon bien à plat. Venez ensuite mettre tout votre poids sur la jambe avant et relever vous en poussant fort sur celle-ci. Contractez bien les abdominaux tout au long de l’exercice, et expirez à la montée. Recommencez en alternant jambe gauche puis jambe droite.

Simplification : S’aider d’un support (comme une chaise) à la descente et à la montée.

Position de départ d'une fente avant alternée. (CoolTraining)

Position de départ d’une fente avant alternée. (CoolTraining)

Faire un pas en avant et poser un genou au sol. (CoolTraining)

Faire un pas en avant et poser un genou au sol. (CoolTraining)

Les fentes arrières alternées

En position initiale debout, pieds écartés de la largeur du bassin, faire un grand pas en arrière et venir poser le genou au sol en gardant l’autre pied bien à plat. Venez ensuite mettre tout votre poids sur la jambe avant et relever vous en poussant fort sur celle-ci. Contractez bien les abdominaux tout au long de l’exercice, et expirez à la montée. Recommencez en alternant jambe gauche puis jambe droite.

Simplification : S’aider d’un support (comme une chaise) à la descente et à la montée.

Position de départ d'une fente arrière. (CoolTraining)

Position de départ d’une fente arrière. (CoolTraining)

Faire un grand pas en arrière pour faire une fente arrière. (CoolTraining)

Faire un grand pas en arrière pour faire une fente arrière. (CoolTraining)

La chaise contre le mur

En appui contre un mur, venez vous placer en position de chaise : dos plaqué contre le mur, cuisses parallèles au sol (vos genoux doivent faire un angle à 90°) et talons bien fixés au sol.

Contractez fort vos cuisses, fessiers et abdominaux durant tout l’exercice.

La chaise contre le mur. (CoolTraining)

La chaise contre le mur. (CoolTraining)

Les fentes sautées alternées

En position initiale debout, pieds écartés de la largeur du bassin, faire un grand pas en arrière et venir poser le genou au sol en gardant l’autre pied bien à plat. Venez ensuite mettre tout votre poids sur la jambe avant et relever vous en poussant fort sur celle-ci. Finissez votre extension complète par un saut «ciseau» pour changer de jambe d’appui, et ainsi de suite.

Contractez bien les abdominaux tout au long de l’exercice, et expirez à la montée.

Simplification : Faire des fentes arrières alternées et/ou s’aider d’un support (comme une chaise) à la descente et à la montée.

Position de départ d'une fente sautée alternée. (CoolTraining)

Position de départ d’une fente sautée alternée. (CoolTraining)

Pousser fort sur sa jambe avant pour se relever. (CoolTraining)

Pousser fort sur sa jambe avant pour se relever. (CoolTraining)

Inverser les jambes avec un saut « ciseau ». (CoolTraining)

Inverser les jambes avec un saut « ciseau ». (CoolTraining)

Reprendre appui et poser son pied loin derrière. (CoolTraining)

Reprendre appui et poser son pied loin derrière. (CoolTraining)

Position finale d'une fente sautée. (CoolTraining)

Position finale d’une fente sautée. (CoolTraining)

Cet article est proposé par CoolTraining, agence de coachs sportifs à Paris et partout en France.

Programme sport à la maison (n°6) : séance « full body »

Programme sport à la maison (n°6) : séance « full body »

Position intermédiaire du squat sauté. (CoolTraining)

Position intermédiaire du squat sauté. (CoolTraining)

Tout au long de ce confinement, sur 28 jours, suivez notre programme musculation de sport à la maison (une séance par jour, sauf le week-end). Objectif : perdre de la masse grasse et se tonifier chez soi sans matériel. Aujourd’hui on fait travailler tout le corps avec un séance «full body».

 


Pour cette sixième séance de «Sport à la maison» on part sur du «Full body», pour vous faire travailler l’ensemble de vos muscles. On reste sur le format « AMRAP » (As Many Repetitions As Possible), 20 minutes de travail pour brûler le maximum de calories. Mettez le maximum d’intensité en restant sur une allure que vous pouvez tenir tout au long des 20 minutes.

Échauffement

1/ Mobilisation articulaire :
Faire 10 cercles dans les deux sens avec les épaules, les poignets, le bassin, les genoux et les chevilles.

2/ Réaliser ensuite 2 fois :
10 squats (sautés sur le 2ème tour) + 5 pompes + 30s de gainage sur les coudes.

Faire un maximum de tours en 20 minutes

20 pompes.
50 mountain climbers (25 jambe gauche + 25 droite).
20 squats sautés.
50 mountain climbers.
20 gainages twistés (10 côté gauche + 10 droit).
50 mountain climbers.

Les mountain climbers

En position initiale de pompe, le dos bien droit et les abdominaux contractés, fléchissez d’abord une jambe pour venir placer votre genou sous le buste puis retendre votre jambe et reposer le pied au sol. Faites de même avec l’autre jambe et ainsi de suite. Le but est d’être le plus rapide possible.

Attention pour cet exercice, il est important de garder votre dos bien droit pour une sollicitation maximale des abdominaux et éviter les douleurs lombaires.

Simplification : Faire l’exercice plus ou moins rapidement.

Position de départ du Mountain climber : comme une pompe. (CoolTraining)

Position de départ du Mountain climber : comme une pompe. (CoolTraining)

Ramener une jambe sous le buste pour faire un Mountain climber. (CoolTraining)

Ramener une jambe sous le buste pour faire un Mountain climber. (CoolTraining)

Replacer sa jambe en arrière sans l'avoir posé au sol. (CoolTraining)

Replacer sa jambe en arrière sans l’avoir posé au sol. (CoolTraining)

Ramener ensuite l'autre jambe sous le buste. (CoolTraining)

Ramener ensuite l’autre jambe sous le buste. (CoolTraining)

Les pompes

En appui sur les pointes de pieds et les mains, bras tendus, abdominaux et fessiers contractés, fléchissez autant que possible les bras (l’idéal est que seuls les pectoraux viennent toucher le sol). Remontez pour vous retrouver les bras tendus en veillant à garder les coudes dans l’axe et non écartés vers l’extérieur. Expirez sur la montée.

« On n’a jamais autant fait de sport que depuis qu’on est confinés ! » : la partie émergée de l’iceberg ?

« On n’a jamais autant fait de sport que depuis qu’on est confinés ! » : la partie émergée de l’iceberg ?

https://theconversation.com/on-na-jamais-autant-fait-de-sport-que-depuis-quon-est-confines-la-partie-emergee-de-liceberg-135374
Faire du sport chez soi, seul ou en famille, pour continuer à bouger pendant le confinement. Pexels

Il n’y a qu’à regarder par la fenêtre, dans la presse ou sur les réseaux sociaux : on n’a jamais vu autant de personnes pratiquer du sport que depuis que le confinement a été imposé. Entre la famille voisine qui sort deux fois par jour pour une balade poussette-roller-trottinette dans le quartier, le voisin féru de vélo qui passe son temps sur sa monture dès l’apparition des premiers rayons de soleil, le jeune couple qui se découvre soudainement une passion pour la course à pied, ou encore la voisine qui suit sur son grand écran, musique à bloc, le dernier cours virtuel de body training animé par son coach préféré, les exemples ne manquent pas.

Confinés chez nous, les réseaux sociaux font inévitablement davantage partie de nos passe-temps favoris qu’à l’accoutumée. Chacun s’en donne à cœur joie : entre les « Covid-19 challenges » qui inondent nos fils d’actualité d’exploits physiques… et de papier-toilette, les parents qui partagent fièrement leurs incroyables parcours de motricité confectionnés avec amour pour leurs bambins, les selfies en plein effort « #fightcovid19 », il y a vraiment de quoi culpabiliser à rester calmement chez soi à attendre que la crise passe…

Mais est-ce que tout cela ne serait pas que le fruit d’un concours de circonstances exceptionnel ? Ne nous voilons pas la face en observant la rutilante et illusoire partie émergée de l’iceberg ?

Théorie de la motivation

Cette expérience unique, in vivo et sans essais cliniques préalables, met à rude épreuve nos habitudes au point d’altérer fortement notre quête du graal à tous : vivre heureux, en embrassant pleinement nos besoins psychologiques fondamentaux. Pourquoi parler de ces besoins ? Car ce sont ces derniers qui nous poussent à l’action, et en parlant de sport, qui vont nous motiver à enfiler nos baskets ou alors à rester confortablement dans notre canapé.

Il n’existe bien sûr par qu’une seule théorie de la motivation. Tentons d’expliquer ce qui se passe pendant cette crise au travers d’une d’entre elles, la théorie de l’autodétermination. Au cours de notre existence, et ceci est vrai dans le domaine du sport, nous sommes poussés à l’action par trois grands besoins psychologiques qui vont contribuer à notre bien-être :

  • Le besoin d’autonomie : c’est le besoin de se sentir à l’origine ou à la source de ses actions. En période de confinement, en voilà déjà un qui est mis à mal ! Plus question de faire ce qu’on veut. Que fait maintenant le footballeur qui avait l’habitude d’aller jouer avec ses amis sur le terrain voisin ? Que fait la grand-mère dont la routine du dimanche était d’aller nager ses 25 longueurs à la piscine publique ? Que fait l’adepte d’équitation privé de ses sorties ? Ce recul de notre niveau d’autonomie pourrait-il être à la base des comportements observés qui frôlent voire dépassent les restrictions imposées par nos autorités ? Une frustration de ce besoin peut sans aucun doute mener à une recherche de liberté qui n’avait jamais été explorée auparavant.
  • Le besoin de compétence : il traduit notre désir de se sentir efficace, utile par rapport à notre environnement. Un artisan dont le savoir-faire est reconnu de tous, un enseignant qui transmet son savoir à ses élèves, un retraité qui partage son expérience bénévolement dans une association, un jeune sportif qui montre fièrement à ses parents le geste technique qu’il vient d’apprendre dans son club. De nouveau, satisfaire ce besoin universel implique une adaptation temporaire de nos comportements, dans la limite de ce qui est autorisé. Le parcours de motricité « maison » permet à l’enfant d’exprimer sa compétence à ses parents, à défaut des habituelles gratifications de l’enseignant ou de l’entraîneur. Les 20 minutes de course à pied sans s’arrêter ou la séquence d’abdos-fessiers réalisés dans leur intégralité peuvent aussi nous apporter cette source de satisfaction personnelle, d’autant plus si un certain nombre de pouces levés valorisent virtuellement notre action.
  • Le besoin d’appartenance sociale : Chacun aspire à être affilié à un réseau, plus ou moins étendu, de personnes importantes à ses yeux. Ce besoin de se sentir connecté et supporté par d’autres personnes, nous l’avons chacun comblé à notre manière. La famille, les amis, les collègues ; tout un maillage distendu par un éloignement physique sans précédent. C’est sans doute dans la poursuite de ce besoin que nous partageons plus que de raison la moindre de nos activités sur les réseaux sociaux ; du moins les activités que l’on va juger socialement acceptables et valorisantes. Le selfie course à pied/vélo ou la vidéo du « Covid-19-challenge » en mode jonglage ou gainage avec du papier toilette en font partie. Mais étant donné que l’on ne partage que ce que l’on veut bien partager, qu’en est-il du reste ? Avouez que le selfie assis dans son canapé circule beaucoup moins sur les réseaux… On aborde ici un des nœuds du problème.

Si ceux qui se mettent en mouvement régulièrement étaient, à l’image de la partie émergée de l’iceberg, sous un miroir grossissant ? Qu’en est-il des autres ? De tous ceux qui, volontairement ou non, ne sont plus en mesure de se mettre suffisamment en mouvement ?

Inégalités face à l’activité physique

Nous ne sommes pas tous égaux face au sport et à l’activité physique. La situation actuelle pourrait avoir tendance à accentuer ces inégalités. Les parents confinés à temps plein dans un appartement avec leurs enfants, les indépendants qui doivent dans l’urgence se renouveler pour espérer faire persister leur activité, le personnel hospitalier qui se donne corps et âme pour sauver la vie des autres, ou enfin tous ceux qui n’ont pas encore ancré la pratique d’activité physique dans leurs habitudes et qui ont besoin d’un soutien extérieur pour persévérer : nous vivrons tous un avant et un après Covid-19.

Il est légitime que nos yeux soient prioritairement tournés vers des besoins de sécurité, comme l’explique Maslow dans sa célèbre pyramide des besoins. Durant et après cette crise sanitaire (nous l’espérons au plus vite), l’activité physique devrait toutefois, dans la mesure du possible et avec toutes les précautions nécessaires, faire partie de notre quotidien.

Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le manque d’activité physique est considéré comme le quatrième facteur de risque de décès dans le monde et est considéré comme un des principaux facteurs de risque de maladies cardio-vasculaires ou de cancers, occupant les deux premières places de ce funeste podium. Avant confinement, près d’un individu sur trois dans le monde n’était pas suffisamment actif que pour se maintenir en bonne santé.

Alors oui ce constat n’est pas forcément visible à l’œil nu. D’autant plus que le Covid-19 a attendu le retour des beaux jours pour frapper à la porte de nos contrées ; car comme pour la saison des barbecues, il est clairement établi que nous bougeons plus au printemps ou en été qu’en hiver.

Préserver son capital mouvement

Préserver son capital mouvement pendant le confinement, c’est donc en quelque sorte préserver son capital santé et son capital immunitaire, si précieux à l’heure actuelle. L’OMS adresse d’ailleurs officiellement, au-delà des recommandations officielles, certains conseils pratiques (même en situation de quarantaine) pour nous aider à rester actifs en confinement. Les exemples d’activités ne manquent pas, l’essentiel étant de les choisir en fonction de vos goûts et motivations tout en respectant les recommandations des experts.

Pour conclure, revenons à notre iceberg… d’activité physique. Même si cela n’est pas visible par tous, sa fonte est belle et bien réelle durant cette période de confinement. Ne nous attachons peut-être pas autant à sa partie émergée, augmentée par le miroir grossissant des réseaux sociaux et de notre observation accrue du « visible ». Prêtons plutôt attention à sa portion immergée, beaucoup plus vaste et silencieuse, représentée par tous ceux qui ont mis de côté le mouvement de leur vie quotidienne.

Chaque minute en mouvement est une minute de lutte contre la sédentarité. Prendre les escaliers, se lever régulièrement de son canapé, passer un appel en marchant plutôt qu’assis, relever le défi qui vous motive, jardiner, bricoler, danser : ces gestes simples sont une première étape vers un corps en mouvement. Les premières minutes sont celles qui apportent le plus de bénéfices en matière de santé. Chacun peut donc, au regard de ses possibilités, besoins et motivations, intégrer un minimum d’activité physique dans sa vie quotidienne. C’est dans cette conscience de l’importance du mouvement que l’ensemble de l’iceberg pourra se déplacer sereinement et solidairement vers sa prochaine destination.

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons.