Santé. Une super-boisson brestoise à base de spiruline et d’aloe vera
Par Pierre Chapin – Le Télégramme – 26 juillet 2018
Exploiter les vertus des microalgues pour marier au mieux nutrition et santé : tel est le pari d’AlgaeNutri, une jeune pousse brestoise qui lance la commercialisation de son premier bébé baptisé Spiloe. Il s’agit d’une boisson gazeuse à l’extrait de spiruline et d’aloe vera.
Spiloe : le nom de cette boisson résume l’association de l’aloe vera et de la phycocyanine, la protéine la plus concentrée de la spiruline et qui donne cette drôle de couleur bleu roi, 100 % naturelle, au breuvage. Spiloe est le premier bébé d’AlgaeNutri, start-up brestoise créée en janvier 2017 par Anne Guerer, spécialiste en nutrition santé, et Aurélie Giboureau, chercheuse en chimie marine et microalgues. Un premier lot « test » de 2 500 bouteilles est en cours de commercialisation, notamment à la boutique d’Océanopolis, à Brest. Le prochain, de 15 000 flacons, suivra en début d’année prochaine, avec un réseau de distribution étendu, par exemple dans les circuits bio et vegan.
Des débouchés pour la médecine et le sport
En se lançant dans l’aventure d’AlgaeNutri, les deux entrepreneuses ont cherché à exploiter les actifs des quatre microalgues autorisées, en Europe, pour l’alimentation humaine. « On a décidé de commencer par la spiruline, qui est la plus évidente, car la ressource est à portée de main », explique Anne Guerer, qui travaille notamment avec TAM, ferme bio installée à Plougastel (Finistère). Surtout, les vertus de la phycocyanine, l’une de ses protéines, sont avérées : puissant antioxydant, elle présente également des actions sur les inflammations, les défenses immunitaires, la détoxification, ou encore la production de globules rouges… Autant de qualités ici associées aux vertus prébiotiques de l’aloe vera, et qui peuvent être « exploitées sous forme de cures, d’une à deux semaines pour toute personne bien portante, à raison d’une bouteille par jour ».
La recette d’AlgaeNutri, qui s’est associé au laboratoire Lemar de l’IUEM, à Plouzané, a de quoi ouvrir de nombreux débouchés. « On est en contacts avancés avec des groupes de thalassothérapie, qui pourraient commercialiser la boisson en complément des cures », évoque Anne Guerer. Le secteur médical serait également intéressé : « On discute avec le CHU pour mener des études cliniques sur l’association des deux molécules. L’idée serait de les utiliser pour sortir des compléments alimentaires et poudres traditionnels, voire d’utiliser la phycocyanine en injection pour favoriser la reconstitution de cellules après une chimiothérapie ».
On est en discussion avancée avec un grand triathlète, qui pourrait parrainer la marque
En attendant, AlgaeNutri compte rapidement décliner sa recette à destination des sportifs, dès le courant de l’année prochaine. « Dans une version sans doute plus sucrée, avec du fructose, et des formules avant l’effort et en boisson de récupération. On est en discussion avancée avec un grand triathlète, qui pourrait parrainer la marque », évoque Anne Guerer. Des recettes plus solides sont également dans les cartons. « Et d’ici deux ans, on va s’attaquer aux autres microalgues. Car le potentiel est énorme ». Pour mener à bien ces différents projets, AlgaeNutri est actuellement en quête d’investisseurs privés. Une campagne de financement participatif pourrait également être lancée à la rentrée prochaine.