L’escalade pour les amateurs de sensations fortes
En manque de sensations fortes et de liberté, j’ai fait le mur avec le team Millet, à Chamonix. Un sport à portée de main… pour celles qui aiment l’équilibre et la verticalité
Journée de juin. Le soleil brille, les bouquetins se baladent tranquillement tandis que je grimpe le col des Montets pour atteindre mon point de départ: l’aiguillette d’Argentière. En tout, 50 mètres de montées et de descentes, à 1900 mètres au beau milieu du massif du Mont-Blanc. L’envie me pousse et la frousse me freine : j’y vais!
Concentration, respiration. Mon baudrier est bien attaché autour de ma taille, mes doigts trempent dans la poche de magnésie, mes chaussons s’accrochent à la paroi – me voilà telle une araignée… Tout est sous contrôle. Je m’élance et, une prise après l’autre, j’entre dans la dimension verticale. Poussée par l’envie d’atteindre le sommet et guidée par la voix de Louis, mon assureur (celui qui assure la sécurité du grimpeur) resté en bas au bout de ma corde, je progresse lentement, mais sûrement. Parfois, je suis bloquée, mais j’entends « Respire ! ». J’étais en apnée, je reprends mon souffle et considère la situation. Je trouve une autre prise. À mi-parcours, mes avant-bras bourrés d’acide lactique me gênent : je suis « daubée », comme on dit dans le jargon de l’escalade. Cette fois, c’est Mitch qui me crie de croiser les mains, alors je travaille mon geste et tout redevient fluide.
Vertige
J’aperçois les cimes et j’ai repéré l’itinéraire de ce dernier tronçon, mais cette fois, ce sont mes cuisses, trop chargées depuis le départ, qui bloquent. Les conseils avisés de Mitch me reviennent in extremis et je bascule le poids de mon corps sur mes pieds. Dans leurs chaussons, ceux-ci sont presque un élément de la roche. Dernière ligne droite avant de retrouver le sommet.
Je gaine mon ventre, j’utilise les muscles du dos, du cou, je serre les fesses, pousse sur mes cuisses et hop, je mets le « power ». L’énergie déployée dans ce dernier mouvement me hisse enfin jusqu’au sommet. Debout, bras en l’air, j’ai envie de crier victoire et de regarder le Mont-Blanc, mais le vertige m’assomme. Je serre les dents, j’attrape la corde et j’entame la descente, sollicitant une fois encore dos et biceps. La descente est plus rapide, mais pas vraiment évidente.
Résultat ?
Le lendemain, j’ai des courbatures partout ! Mais ce qui compte, c’est d’avoir enchaîné une voie « en 5a », c’est-à-dire avec une pente assez raide et des mouvements plutôt complexes. Une expérience positive… à bloc !
Où pratiquer ?
Murs d’escalade à Paris : cliquez ici
Liste des sites en province : www.ffme.fr (site de la Fédération française de la montagne et de l’escalade)